BIM : Comment développer l’interopérabilité des ouvrages construits afin de s’assurer de leurs performances ?

12 novembre 2018

Dans les secteurs de l’architecture et de l’urbanisme, le développement du BIM (Building Information Modeling) a considérablement transformé la manière de travailler. Les flux de travail sont directs et optimisés pour la construction, la gestion et l’exploitation des bâtiments dans un univers où les services et les solutions associés à un ouvrage évoluent constamment. Entre villes connectées, écoquartiers et smart cities, les villes évoluent. Le but n’est pas seulement de construire, mais d’anticiper les usages liés à l’exploitation des bâtiments existants. Au cœur de cette problématique qui mêle informatique, big data et stratégie d’urbanisation, on retrouve une notion clé : l’interopérabilité.

Le BIM et l’interopérabilité : un enjeu important

En théorie, l’objectif du BIM est de faciliter la normalisation d’un projet afin que toutes les parties prenantes intégrées puissent parler la même langue, quels que soient les outils utilisés. Dans la construction, chaque corps de métier, chaque architecte et chaque manager de projets voient le résultat attendu selon son propre prisme d’action. Ce qui compte, c’est de parvenir à faire converger des approches métiers verticalisées afin de faciliter l’échange et le partage d’informations.

Le but du BIM, et plus globalement de l’interopérabilité, est donc d’échanger sans risque et sans perte de données au sein d’un format ouvert et sans restriction d’accès. Une standardisation qui n’est pas encore optimale. Si c’était le cas, la normalisation des formats d’échanges de données se traduirait par « une économie de 1,4 milliard d’euros. Pour les gestionnaires de patrimoine, l’interopérabilité représente un gain de 2,3 euros/m² et par an. »

Si on prend le cas d’un projet de smart-city, ce dernier intègre un très grand nombre de paramètres techniques interdépendants. Technologie, connectivité, construction, intégration et communication avec l’environnement direct et indirect, gestion des flux… l’interopérabilité est le Graal d’un projet de développement urbain. Une manière de se projeter et d’anticiper les évolutions sociétales liées à nos modes de vie, de déplacement et de consommation.

L’interconnexion inclusive

Pour faire face aux défis rencontrés par les professionnels, un autre modèle est alors en train d’émerger : le BIM-ready2services. C’est une maquette numérique qui est adaptée à l’évolution des phases de vie du bâtiment afin de développer l’interopérabilité. Une approche qui intègre l’impact des processus métiers, mais également toutes les connexions avec les technologies classiques (GMAO, GTB, etc.) et les données issues des capteurs et objets connectés, propres au développement de la Smart City.

La recherche de l’interopérabilité absolue est donc intrinsèquement liée à la qualité des services informatiques sur site. Du bâtiment connecté au bâtiment serviciel, il existe plusieurs standards de qualités qui impactent directement la vie au sein d’un immeuble pour ses occupants et travailleurs, mais également pour le gestionnaire du patrimoine.

Alors que l’IP devient la norme, le projet numérique d’un bâtiment connecté permet d’ouvrir de nouvelles possibilités de communication entre un ouvrage et son environnement extérieur. De la gestion de la température, au système de chauffage en passant par le parking intelligent et l’optimisation écologique des ressources, la bonne gestion de la performance d’une structure immobilière est directement impactée par les capacités d’interopérabilité de ses systèmes de communication.

Le BIM devient alors intelligent et doublement connecté. Une façon de combiner transition énergétique et transition numérique afin de révolutionner le futur de l’urbanisme. Après le mode SaaS bien connu dans le milieu des logiciels, le mode BaaS (Building as a Service) pourrait bien s’imposer.

La digitalisation croissante de nos modes de vie et de travail ne pouvait ignorer la question centrale de l’urbanisme et de l’architecture. Rendre des ouvrages construits interopérables permet de les intégrer durablement au sein du même écosystème. Une manière d’optimiser et de rendre plus efficace la gestion du patrimoine et l’optimisation énergétique. C’est également l’occasion de développer de nouveaux outils, services et applications portés par l’IoT et les nouveaux réseaux de communication sans fil, du NB-IoT au futur 5G, pour transformer notre cadre de vie.

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