COVID-19 : la vaccination pour aider les EHPAD à lutter contre la crise sanitaire

Face à une pandémie qui s’installe dans la durée, les personnes âgées, malades ou dépendantes sont aussi les plus fragiles dans la lutte contre le Sars-COV-2. C’est une des raisons pour laquelle a débuté en septembre 2021, la campagne d’injection de la troisième dose de vaccin anti-Covid. Une démarche qui est aussi renforcée par une dose de rappel pour les professionnels de santé et l’entourage de personnes immunodéprimées recommandée par la Haute autorité de santé (HAS) le 6 octobre 2021. Le renforcement de la vaccination constitue donc une étape de protection supplémentaire afin de lutter contre la COVID-19 dans les EHPAD qui restent, plus que jamais, sous haute surveillance dans un contexte sanitaire qui évolue constamment en raison du développement des variants.

Au sein des établissements et services médico-sociaux, la troisième dose de vaccin contre la COVID s’adresse aux populations très vulnérables définies comme prioritaires qui disposent déjà d’un schéma vaccinal complet. Cela signifie que les 600 000 résidents des maisons de retraite françaises peuvent bénéficier d’une troisième dose afin de renforcer leur immunité s’ils ont reçu leur deuxième injection il y a six mois au moins. Ce rappel concerne :

• les résidents des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et des unités de soins de longue durée (USLD) ;
• les personnes de 65 ans et plus vivant à domicile (avec une priorité pour les personnes de plus de 80 ans) ;
• les personnes à très haut risque de forme grave ;
• les personnes présentant des comorbidités qui augmentent le risque de formes graves de COVID-19 ;
• les personnes sévèrement immunodéprimées (qui ont déjà reçu trois doses et en recevront une quatrième indique la HAS) ;
• les personnes ayant reçu le vaccin Janssen. Une dose de rappel avec un vaccin à ARNm (Pfizer ou Moderna) est recommandée à partir de 4 semaines après la première injection.

Depuis le 30 août, les établissements peuvent commander les nouvelles doses sur une plate-forme du ministère, à raison de 20 flacons maximum, soit 140 doses au total. Les effectifs des établissements étant en moyenne de 80 personnes, la quantité livrée peut permettre de vacciner tous les résidents en une seule session et même leurs proches de plus de 65 ans. Grâce à ce rappel, le vaccin pourra ainsi protéger durablement les patients et résidents des établissements des formes graves de la maladie. D’après les analyses du laboratoire Pfizer/BioNtech, une troisième dose permettrait de générer un niveau d’anticorps cinq à dix fois supérieur à celui mesuré après la seconde injection.

Depuis les premiers cas en Chine à l’automne 2019, la COVID-19 a pris tout le monde de cours. Lorsque le premier confinement est décrété en mars 2020 en France, les professionnels de santé font face à ses symptômes, à l’évolution de la maladie et sa contagiosité. En quelques jours, un établissement pouvait être touché et enregistrer sur quelques semaines des décès normalement constatés sur une année. Achats de masques chirurgicaux et FFP2, gants, charlottes, blouses et tabliers, visières, gel hydroalcoolique… la liste des achats est longue pour les EHPAD. Les gestionnaires et responsables entrent dans une étape d’achats d’urgence, où la rapidité d’exécution, les stratégies de contournement, la préemption de commandes, et la mutualisation intersites deviennent cruciales. 

Avec le temps et la mise en place de processus adaptés, les choses se sont normalisées. Dans un EHPAD, des personnes souvent très âgées vivent les derniers temps de leur vie, accompagnées par des salariés qui leur vouent leur temps et leurs compétences. La vaccination est donc venue lever les doutes et protéger résidents, patients et soignants dans un contexte compliqué. La troisième dose du vaccin, qui se fera avec un vaccin à ARN messager, viendra donc renforcer la protection des établissements pour limiter les risques liés à une quatrième vague.

Les enseignements tirés de la pandémie et ses conséquences sur les établissements permettent aux EHPAD d’améliorer leur fonctionnement, de renforcer leurs processus internes et de mieux gérer les situations de crise. Des changements profonds qui influencent aussi les formations qui visent à accompagner les futures directions des structures de santé et de solidarité qui doivent évoluer en permanence. En prise quotidienne avec ces nouveaux enjeux, les directions d’établissements et les organismes de formation transmettent un savoir et partagent des pratiques professionnelles validées par l’expérience de terrain. Nul doute qu’en période de pandémie, ils sont très précieux pour appréhender les meilleures pratiques de management des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux.