Évolution de carrière : devenir manager de projets RSE

Économie circulaire, marche pour le climat, COP21, mouvement extinction rebellion, sensibilisation de la jeunesse, influence de Greta Thunberg… tous les signaux sont au vert en matière de développement durable. Il faut dire qu’il y a urgence. Le monde se dirige vers un réchauffement climatique « catastrophique ​» selon l’ONU, après une année 2020 record. D’ici 2050, il y aura même plus de plastiques que de poissons dans les océans. Alors que le sujet concerne tous les citoyens et les politiques publiques, les entreprises peuvent aussi s’impliquer. On peut citer par exemple le pacte national sur les emballages plastiques signés en février 2019 par des groupes comme Auchan, Carrefour, Casino, Coca-Cola, Danone, Franprix, L´Oréal, Nestlé France, Unilever, etc. 

S’impliquer pour la défense de l’environnement fait partie intégrante d’une politique de responsabilité sociétale pour les entreprises (RSE). Une démarche qui consiste à avoir un impact positif sur la société, sans sacrifier sa rentabilité économique. Et pour piloter et coordonner cette ambition, c’est le manager de projets RSE qui est aux commandes.

La RSE se définit comme l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes. Le but consiste donc à ce que les actions de l’entreprise puissent avoir des impacts concrets sur la société. L’une des entreprises les plus engagées en la matière est l’américaine Apple qui a développé un plan ambitieux pour la planète avec des engagements clairs résumés dans un site web : vendre d’ici 2030, des produits neutres en carbone et atteindre 100 % de matériaux recyclés et renouvelables pour l’ensemble des produits et emballages. Une démarche engagée qui se retrouve dans les valeurs de la marque à la pomme.

L’obligation de reporting RSE a été instaurée en France par l’article 116 de la loi sur les nouvelles régulations économiques de 2001. Si elle ne concernait que les entreprises cotées en Bourse, la loi Grenelle 2 de 2011 l’a considérablement étendue. Résultats : la RSE est progressivement devenue un levier d’action pour les entreprises qui concerne tous les salariés.

Le rôle du manager de projet RSE consiste à mettre en place un ensemble de mesures permettant à une entreprise de réduire son impact environnemental et d’avoir un meilleur impact social. On peut le voir comme un chef d’orchestre qui peut intervenir sur tous les leviers de performance qui doivent intégrer des préoccupations sociales, économiques et environnementales. Son but est de construire un plan clair, d’en assurer le déploiement et la coordination, de s’occuper d’un projet en particulier et d’assurer le déploiement et l’exécution de la stratégie RSE au sein de l’entreprise. Dans la plupart des grands groupes, la RSE est un service à part comptant parfois des dizaines de collaborateurs. Le manager RSE peut alors travailler sur une thématique en particulier.

Si on parle souvent d’écologie et de développement durable en matière de RSE, le périmètre d’action du manager de projet est bien plus large et peut aller de la réduction de l’empreinte carbone, au combat contre les inégalités sociales en passant par un travail de fond sur la diversité et l’inclusion (handicap, sexuelle, académique, ethnique, etc.). 

Travailler dans la RSE est un métier qui a du sens et qui permet d’influencer directement la direction dans laquelle se dirige l’entreprise. Pour y parvenir, il est nécessaire de :

• Définir une stratégie RSE intégrant les besoins de l’ensemble des services de l’entreprise et des obligations réglementaires en vigueur.
• Évaluer les besoins de l’entreprise pour faire face aux impératifs environnementaux, éthiques et sociaux.
• Définir des objectifs, des indicateurs et des processus de contrôle.
• Développer des actions de communication et de lobbying internes et externes.
• Créer un reporting pertinent et faire des relations publiques pour souligner les bons résultats.
• Former et accompagner les salariés et managers afin d’accélérer la transformation et le changement.

C’est un métier qui requiert des compétences et qualités communes à tous les responsables de projet, comme le sens de l’organisation, un esprit d’analyse et de synthèse, un bon sens relationnel et de la négociation, une grande autonomie et la capacité à prendre des initiatives. Sans compter, bien sûr, un intérêt réel pour le développement durable et le goût du challenge !

Dans le cadre d’une évolution de carrière, il est souvent nécessaire de reprendre une formation complémentaire afin de se former et se mettre à jour sur les dernières en matière de RSE. Un MBA en temps partiel constitue ainsi un bon moyen de poursuivre sa carrière tout en préparant le futur et en étant en contact direct avec des professionnels de la RSE.

Les entreprises de demain seront celles qui auront développé un management responsable prenant en compte, en plus des aspects économiques et environnementaux, les dimensions sociales et d’insertion territoriale de leurs activités. Dans les pratiques managériales, les décideurs s’interrogent sur les conditions de mise en œuvre et d’évaluation d’une stratégie de RSE et de l’opportunité qui pourrait en découler en termes d’innovation et d’amélioration de la compétitivité. À vous de les guider !