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Le MBA Management de la Cybersécurité a pu assister à une conférence au Sénat
25 juin 2019[su_heading]De la volonté politique à la souveraineté numérique[/su_heading]
Avec l’aimable autorisation de M. Driss Ait Youssef, Président de l’Institut Léonard de Vinci, la promotion 2019 du MBA Management de la Cybersécurité, accompagnée de ses professeurs M. Gérard Peliks, – Directeur adjoint du MBA-, et M. Lionel Guillet, a eu le privilège d’assister à la troisième conférence parlementaire du « Triangle de Weimar » organisée par le Sénat français, le Bundesrat allemand ainsi que le Sénat polonais, le 20 juin dernier.
Sous le haut patronage de M. Gérard Larcher, Président du Sénat, deux tables rondes ont ainsi été programmées en vue d’échanger sur les enjeux du numérique, et plus particulièrement sur la question suivante :
« Cybersécurité, protection des données, intelligence artificielle : quels enjeux pour l’Europe ? »
L’allocution d’ouverture a été conjointement réalisée par M. Jean Bizet, Sénateur et Président de la commission des Affaires européennes du Sénat ainsi que par Mme Catherine Morin-Desailly, Sénatrice et Présidente de la commission de la Culture, de l’Education et de la Communication.
Le propos liminaire a été tenu par M. Bernard Benhamou, Secrétaire Général de l’Institut de Souveraineté Numérique, qui a par ailleurs supervisé l’ensemble des débats afin que chaque intervenant puisse exposer sa vision de la stratégie et de « l’ambition européenne » dans ce(s) domaine(s).
Voici quelques extraits marquants de ce colloque que je vous conseille de visionner dans son intégralité sur le site du Sénat.
M. Jean Bizet :
« La révolution industrielle que représente l’intelligence artificielle transforme nos économies et nos sociétés en profondeur et soulève des questions éthiques qui mettent en jeu le système de valeur européen dans son ensemble … L’union ne doit pas s’interdire d’envisager de se protéger en invoquant la clause de sécurité nationale prévue à l’article 21 des accords de l’ONC … ».
Mme. Catherine Morin-Desailly :
« La question de notre souveraineté numérique est en jeu … Nous sommes devenus une colonie du monde numérique … Entre le capitalisme de surveillance et de l’autre côté un modèle d’autocratie … L’Europe forte de ses valeurs, peut et doit développer un autre modèle … Il s’agit de développer une stratégie globale et offensive … En réaction aux pratiques « mafieuses » de facebook qui, à travers l’exploitation des données, utilise à mauvais escient ce qui relève de la propriété individuelle … Il faut impérativement rouvrir la directive e-commerce !».
M. Bernard Benhamou :
« La cybersécurité, c’est quelque chose de central dans la protection de ce que nous sommes … Ce qui se joue là n’est plus du domaine des technologies, même plus du domaine de l’industrie, c’est du domaine de la vie politique … La cybersécurité, la protection des données seront l’autre nom que l’on donnera à la protection de nos sociétés au sens large … Elles deviendront, si effectivement nous le souhaitons collectivement en terme à la fois politique et d’opinion publique, un marqueur européen, un différenciateur européen, un avantage compétitif … Nous devons créer cette troisième voix européenne ».
M. Christian Daviot, Conseiller stratégie auprès du Directeur général de l’ANSSI :
« Il faudrait revenir sur des valeurs ou sur des notions de fond, il y a des moyens pour définir ce que serait un territoire national numérique … Le droit international doit s’appliquer dans le numérique si on veut éviter la guerre » ; parce que, sachons le, nous sommes en guerre dans le cyberespace.
M. Rachel Mazuir, Sénateur de l’Ain :
« Le meilleur chef de guerre, c’est celui qui la prépare et la gagne sans avoir à la faire » !
M. Anthony Colombani, Fédération française des télécoms :
« L’Europe peut développer une stratégie éthique et elle doit le faire. Elle peut le faire et elle l’a fait … avec de remarquables lignes directrices … qui restent à traduire dans la réglementation … L’éthique est non pas une barrière mise contre le développement de l’industrie, elle est au contraire la condition de son acceptabilité sociale… Il y a là quelque chose qui est de l’ordre d’un enjeu civilisationnel … C’est même un enjeu d’efficacité … Qu’est-ce qu’une bonne intelligence artificielle ? : c’est une intelligence qui favorise le plus grand bien pour le plus grand nombre … Vive l’éthique ! L’éthique et la philosophie morale sont des garants d’efficacité et de pérennité du système.
Et il faut s’en réjouir ! »
Un compte-rendu d’Alice Louis
Réalisé sous la direction de Gérard Peliks