Autoconsommation collective d’électricité

24 octobre 2024
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Depuis quelques années, l’autoconsommation d’électricité prend peu à peu racine en France, offrant une alternative durable et économique à la consommation classique d’énergie. Ce modèle permet aux producteurs d’électricité renouvelable de partager directement leur production avec des consommateurs proches, tout en limitant les intermédiaires et en encourageant l’utilisation des énergies vertes. Alors que de plus en plus de projets voient le jour, il est important de mieux comprendre le fonctionnement de l’autoconsommation collective, ses avantages, ainsi que les conditions qui favorisent son développement.

Cet article, rédigé par Thierry Vincent, directeur du MBA Management de la Transition Énergétique, vous propose un éclairage sur ce système et son positionnement dans le paysage énergétique français.

Un modèle encore peu connu mais en expansion

L’autoconsommation collective est encore peu connue du grand public en France, elle existe pourtant depuis 2017. À la fin du deuxième trimestre 2024, on comptait 559 opérations rassemblant près de 7 000 participants et leur permettant ainsi de bénéficier d’une électricité produite localement, à faible coût, à partir d’énergies renouvelables. Ce modèle permet à des producteurs de vendre leur production d’électricité renouvelable (issue du photovoltaïque, de l’hydroélectricité, de l’éolien…) dans une logique de circuit court à des consommateurs proches géographiquement qui vont, pour leur part, profiter d’un prix relativement bas, et cela sans intermédiaire. L’autoconsommation collective est de plus en plus simple à mettre en place grâce à des facilitations réglementaires et à des outils de plus en plus performants.

La production d’électricité renouvelable à portée de tous

Les centrales de production d’électricité renouvelables sont de plus en plus nombreuses en France, qu’elles soient exploitées par des professionnels ou par des particuliers (avec, par exemple, les kits solaires vendus sur internet). Ainsi, tout le monde peut aujourd’hui devenir producteur d’électricité. Néanmoins, il est nécessaire de se poser la question des débouchés de la production.

L’autoconsommation : individuelle et collective

L’autoconsommation, qui consiste à consommer sa propre production, est un bon moyen de valoriser l’électricité issue des énergies renouvelables. Elle peut être individuelle : l’électricité produite bénéficie alors directement au producteur (par exemple un particulier qui installe des panneaux photovoltaïques sur son toit pour consommer la production dans sa maison).

 

Mais elle peut aussi être collective. On distingue alors le modèle en injection totale ou le modèle en autoconsommation avec injection de surplus. Dans le cadre du premier, les producteurs d’électricité participant à l’opération vont directement injecter leur production sur le réseau public de distribution, qui est la plupart du temps géré par Enedis. Cette électricité sera ensuite répartie vers les différents consommateurs participant à l’opération, de manière « virtuelle » puisque l’électricité a tendance à emprunter le chemin à plus faible résistance. Dans le cadre du second, la centrale de production va, avant cela, alimenter le bâtiment sur lequel elle est installée. Par exemple, une commune peut produire son électricité en exploitant une centrale sur un gymnase et vendre une partie de sa production à ses concitoyens à des tarifs préférentiels. Les tarifs pratiqués peuvent varier selon les profils des consommateurs et les compromis trouvés par les différents participants. Les prix peuvent être plus faibles pour les locataires de logements sociaux et ainsi contribuer à lutter contre la précarité énergétique.

Rôle de la personne morale organisatrice (PMO)

La structure qui pilote l’opération s’appelle la personne morale organisatrice (PMO). Elle peut prendre la forme d’une association ou d’une société et rassemble en son sein le / les producteur(s) et le / les consommateur(s) qui vont participer à l’opération. Elle a notamment pour mission de recruter ces derniers et de définir la clé de répartition, c’est-à-dire la manière dont la production va être répartie entre les différents consommateurs. Cette répartition, justement, est réactualisée toutes les 30 minutes (15 minutes à partir d’octobre 2024) par le gestionnaire du réseau de distribution, et peut donc varier en fonction de la clé de répartition choisie. Pour des raisons d’optimisation, il est dans l’intérêt des participants d’adapter leur consommation d’électricité au profil des centrales. Par exemple, avec des panneaux photovoltaïques, le consommateur devra essayer de concentrer au maximum sa consommation pendant les heures de production solaire : c’est-à-dire la journée.

Grâce à l’autoconsommation collective, vous soutenez des producteurs d’électricité issue des énergies renouvelables de votre territoire et réduisez vos factures d’électricité sur le temps long

Ce sujet essentiel de la transition énergétique est abordé dans le MBA sur le management de la transition énergétique grâce à notre intervenant, Florent Ramon, chef de projet au sein de la Compagnie Energies et Territoires.

À propos de Thierry Vincent

Thierry Vincent, doté d’une double formation en économie et en environnement, cumule plus de 25 ans d’expérience dans la transition écologique des entreprises et des territoires.

Il a développé une expertise solide dans le montage et la gestion de projets territoriaux innovants, notamment en termes de délais, coûts et qualité. Spécialiste en levée de fonds et partenariats financiers, il excelle dans l’animation d’équipes et la coordination de projets.

Depuis l’automne 2022, il occupe le poste de Directeur pédagogique du MBA Management de la Transition Énergétique à De Vinci Executive Education.