L’urbanisme et le développement durable peuvent-ils faire bon ménage ?

18 mai 2020
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L'urbanisme et le développement durable peuvent-ils faire bon ménage ?

Le développement durable n’est pas qu’un simple effet de mode. C’est une nécessité qui est lentement prise en considération par les décideurs politiques de tout niveau. Sur le plan local, il est aujourd’hui indissociable de l’urbanisme. Car, oui, l’urbanisme et le développement durable peuvent faire bon ménage. Mais encore faut-il que cela soit anticipé et prévu dans le cadre d’un plan d’action concret. 

L’aménagement d’un quartier ou d’un bâtiment durable n’obéit pas nécessairement à des règles strictes partagées. Chaque collectivité, promoteur ou administration peut ainsi avoir différentes visions de la manière dont le développement durable s’inscrit dans un projet urbanistique. Mais en général, les raisons sont souvent les mêmes. Illustrations.

Pour un urbanisme plus intégré

On ne met pas les commerces d’un côté, les entreprises de l’autre et les résidences dans des banlieues éloignées. Intégrer urbanisme et écologie signifie repenser l’organisation de notre société et de notre mode de vie. Aujourd’hui, on vise surtout l’intégration complète pour limiter les déplacements (et donc la pollution), l’étalement urbain (et donc la mise en danger des terres naturelles et fragiles), et mieux vivre ensemble pour une meilleure cohésion sociale.

Un urbanisme mieux intégré constitue aussi un levier pour limiter la pression foncière, densifier l’habitat et limiter la ségrégation spatiale. Autant d’avantages qui viennent complémenter les enjeux écologiques.

Pour une meilleure connectivité

Une ville ou un quartier connecté collecte des données utiles pour prendre les bonnes décisions – notamment sur le plan écologique. C’est le principe de la smart city : utiliser le pouvoir de la donnée pour mieux gérer l’urbanisme de manière responsable, comme la gestion de la lumière et de l’éclairage public, du chauffage, de la climatisation, des flux de circulation, de la gestion des déchets, etc. De quoi mettre le big data au service du développement durable. 

À partir du moment où l’on peut adapter le cycle de vie d’un bâtiment à ses occupants, cela permet d’organiser une gestion plus responsable et utile qui a aussi du sens d’un point de vue économique. Grâce aux multiples données collectées et analysées, il est ainsi plus facile d’organiser la vie d’un quartier et d’imaginer son futur développement.

Pour une meilleure coordination

Développer un projet urbanistique implique de construire et d’aménager un territoire sur lequel la coordination entre pouvoirs publics, entreprises privées et communautés locales est essentielle. Cette dernière permet de bien gérer des enjeux urbanistiques et écologiques d’importance. C’est, par exemple, le cas de la gestion des réseaux, de la pollution des sols et sous-sols, des déplacements urbains, etc.

Une meilleure coordination est essentielle pour favoriser la cohésion sociale des habitants qui peuvent s’organiser ensemble afin d’intégrer le développement durable dans leur vie quotidienne. 

Le développement durable est donc aussi un moyen de remettre les utilisateurs, les résidents et les propriétaires au centre des décisions concernant leur mode de vie, car tous ont un rôle à jouer.

Pour de nouvelles techniques de construction

L’importance du développement durable implique nécessairement de repenser la manière de concevoir et de construire. Qu’il s’agisse de maisons, d’immeubles d’habitation ou de bâtiments commerciaux ou industriels, les architectes et professionnels de l’urbanisme doivent intégrer une nouvelle méthode de gestion des projets comprenant notamment l’importance du bilan carbone et l’intégration de l’environnement dans le monde de la construction. Et ce, dès la conception.

Intégrer l’écologie en amont de la construction permet de limiter l’impact sur la nature pour un projet écoresponsable et durable. Parmi les outils utilisés, le BIM (Building Information Modeling) est un processus de travail collaboratif entre tous les intervenants d’un projet de construction. Ainsi les besoins liés au développement durable sont partagés, promus et valorisés. Et en cas d’évolution en cours de projet, tout est automatiquement synchronisé et mis à jour.

Pour faire de la préservation de la nature un atout et non une contrainte

L’urbanisme ne signifie pas recouvrir un terrain vague de béton et de goudron. La préservation de la nature peut ainsi devenir un levier pour construire des quartiers et des immeubles respectant les infrastructures vertes et bleues pour une meilleure biodiversité. Intégrer la couverture végétale et boisée permet ainsi de limiter les îlots de chaleur afin de travailler en cohérence avec les espaces naturels et les zones humides à protéger. Parce que les résidents sont de plus en plus mobilisés pour la cause environnementale, ils recherchent aussi des modèles de construction plus respectueux et intégrant la nature au cœur du projet.

L’urbanisme durable s’inscrit aujourd’hui comme un nouveau modèle économique, politique, sociétal et écologique. On n’oppose plus urbanisme et développement durable, car les enjeux ont changé. Le but n’étant pas de vouloir maîtriser la nature, mais de s’en servir pour repenser la construction de manière optimale.