Tout savoir sur le no code

Le digital est aujourd’hui partout et la pandémie a accéléré le rythme. Entre confinements, travail hybride et organisations décentralisées, les outils numériques sont devenus indispensables pour continuer à travailler dans une société qui évolue vite. Chatbot, site de vente en ligne, application mobile, site web, design… toutes les entreprises n’ont pas les budgets pour créer des projets numériques, embaucher et manager des développeurs, intégrateurs ou graphistes. C’est justement dans cet interstice que vient se glisser le no-code. Une philosophie et des outils qui permettent (presque) à tout le monde de créer (presque) ce qu’un développeur pourrait faire, le tout sans avoir besoin de connaître le moindre code ou langage informatique.

Il s’agit de la possibilité de développer des applications ou des projets numériques sans avoir à apprendre à coder. Le PDG de Github, célèbre plateforme d’hébergement et de gestion de développement de logiciels, disait déjà en 2017 que « l’avenir du codage est de ne pas coder du tout. » S’il était sans doute un peu optimiste, il est vrai qu’il est aujourd’hui possible de créer de nombreuses choses sans code qui étaient impossibles il y a 5 ou 10 ans. C’est un sujet qui concerne tous les services, organisations et entreprises, même les plus importantes, car le no-code met le pouvoir d’innovation entre les mains des novices. En ce sens, il s’agit d’un remarquable travail de démocratisation de la technologie.

Derrière le terme no-code, il n’y a donc pas un outil, mais une multitude d’outils qui reposent presque tous sur une interface visuelle, où l’utilisateur peut glisser-déposer des blocs déjà existants basés sur des gabarits afin de construire son projet. Tout existe déjà, il suffit d’assembler les différentes pièces du puzzle, les personnaliser et les mettre en production. Aujourd’hui, on peut presque tout faire en no-code. Quelques exemples :

• Créer un site web avec des outils comme Wix ou SquareSpace.
• Créer des applications mobiles et des web applications avec des outils comme Bubble ou Appily.
• Booster votre productivité quotidienne avec des outils de gestion de projet, de gestion du temps, de facturation, etc. On peut ainsi citer Notion ou Asana pour travailler plus efficacement.
• Développer et envoyer une newsletter à vos abonnés avec MailChimp ou ActiveCampaign.
• Créer un chatbot pour interagir avec vos visiteurs avec Chatfuel ou Manychat.
• Automatiser vos logiciels et plateformes pour créer des workflows uniques avec Zapier ou IFTTT.
• Designer une image, un visuel, ou une bannière avec Canva.

Les outils no-code présentent de nombreux avantages pour les utilisateurs qui peuvent passer très rapidement à l’action et s’affranchir de ressources techniques historiquement indispensables à la réalisation de projets marketing.

• Des outils simples : les plateformes no-code sont souvent très ergonomiques avec une mise en main facile, une documentation complète et la capacité de créer des premières réalisations même avec une connaissance limitée.
• Des outils performants : fonctionnant en mode SaaS avec un système d’abonnement, les outils no-code sont hébergés et gérés par leurs éditeurs sans que vous ayez à faire quoi que ce soit. Ils évoluent régulièrement et proposent des mises à jour avec de nouvelles fonctionnalités et améliorations.
• Des outils abordables : il est facile de passer à l’action et de se lancer avec un budget réduit, car ces outils ne coûtent souvent que quelques dizaines d’euros par mois. 
• Des outils agiles : en mode glisser-déposer, il est facile de créer un prototype, de le tester, puis de le modifier et d’itérer en permanence. 

Des outils spécialisés : chaque plateforme no-code fait une chose, mais le fait bien ! Oubliez les usines à gaz, les outils complexes et les solutions tout-en-un impossibles à naviguer. On est ici dans une forme de verticalité qui mise sur l’efficacité et la productivité.

En dépit de ses nombreux avantages, le no-code n’est toutefois pas une solution parfaite et il est aussi important d’en connaître les limites pour prendre les bonnes décisions au moment de gérer un projet.

• Le TCO (« Total Cost Ownership » ou coût total de possession) : c’est l’ensemble des coûts directs et indirects liés à un projet. Le risque c’est de se contenter du prix de la licence. Or, pour mesurer le retour sur investissement, il est important de tout prendre en compte. Cela comprend notamment le temps passé à trouver la bonne solution, la formation pour se familiariser avec l’outil, le temps productif perdu par les utilisateurs compte tenu des nouvelles habitudes de travail à mettre en place, la gestion du quotidien, l’inactivité en cas de panne, le coût du support informatique, les coûts liés à la personnalisation d’un gabarit, ou à l’abandon d’une fonctionnalité, car impossible à réaliser en l’état.
• Des modèles rigides qui limitent votre pouvoir d’action : à moins de vous contenter d’une version de base, vous allez rencontrer rapidement certaines limites pour personnaliser certaines actions, design ou fonctionnalités. C’est l’inconvénient principal du no-code qui impose de se limiter pour rester dans le cadre de ce qui est prévu pour l’éditeur.
• Des problèmes de sécurité : que se passe-t-il si l’éditeur est racheté ou liquidé ? Pire encore, que se passe-t-il s’il subit une cyberattaque qui vous rend vulnérable ? Vous n’aurez jamais aucun contrôle sur la sécurité de vos données.
• Des transitions difficiles : les éditeurs de plateformes no-code créent un écosystème verrouillé duquel il est presque impossible de s’échapper sans tout recommencer à côté. Vous n’êtes pas propriétaire de votre code source et votre avenir repose sur votre dépendance à l’égard de l’éditeur. Passer d’un outil no-code à un autre est un cauchemar, tout comme le fait de demander à un développeur de reprendre le travail réalisé ou débuté sur un outil no-code.

Le no-code constitue une petite révolution dans le monde du numérique en rendant accessibles et abordables des solutions auparavant détenues entre les mains d’experts ou de techniciens. S’il n’est pas question de comparer le no-code avec des projets réalisés par des développeurs, il est important de souligner ici l’impact du no-code sur le quotidien des professionnels, en particulier dans le monde du marketing digital pour leur faciliter la vie.